« - Vérole !... disait l'homme en ahanant, et il travaillait la femme, vérole !... - Tu me fais mal !... disait la femme en se tortillant, en se coulant, en se lovant, écartant les jambes puis les nouant dans le dos de l'homme, s'appuyant sur les coudes pour effectuer une subtile reptation, un mouvement de torsion pour arriver à chevaucher sans désemparer l'homme, maintenant à moitié chaviré sous elle. - Ah ! tu veux le faire à la turque ?... Vérole !... Tiens, je vais te l'apprendre... Tiens, tiens et tiens !... Constantinople !... et se retournant avec une brusquerie inouïe, l'homme se dégagea d'un tour des reins de l'enlacement de la femme mais sans lâcher prise et, rendu furieux, embrochait à fond la vieille essoufflée, maintenant étendue en travers de la couche, la tête sur le plancher comme une autruche la tête dans le sable, ne comprenant rien à ce que l'homme pouvait lui faire et entreprendre avec ce qui lui restait de son corps au lit, s'attendant à Dieu sait quoi d'autre..., des coups, des caresses, des morsures, des crachats..., le viol !... et elle râlait, gloussait, gémissait roucoulait, proférant des injures et des gros mots, guettant, provoquant la volupté qui allait foudroyer son partenaire, y prenant une part active, quoique rebelle, pour mieux l'accaparer et en jouir sans en perdre une goutte en un point secret de son être porté à l'incandescence... »
Blaise Cendrars, Emmène-moi au bout du monde, incipit.
Je n'ai pas trouvé la suite du texte sur internet. Mais, pour les curieux, l'ancien légionnaire assomme littéralement la vieille prostituée sous la force de son orgasme, craint un moment de l'avoir tuée et, s'apercevant à certain bruit familier qu'elle ne l'est point, s'écrie, soulagé : « Vérole ! femme qui pète n'est pas morte ! »
RépondreSupprimerLecture hautement recommandable, comme on voit.
Deuz'
RépondreSupprimerCendrars...c'te classe tout de même !
RépondreSupprimerJ'hésite à publier des textes de Strindberg, extraits du "Petit Catéchisme à l'usage des classes inférieures".
Ou quelques passages du "Hussard Bleu" de Nimier, pas franchement piqué des vers itou !
N'hésitez pas, bordel : c'est nous qu'on est les couillus, oui ou merde ?
RépondreSupprimerben y'a rien chez Léautaud?.. un instant j'ai vaguement confusionné en regardant la photo trop vite ..
RépondreSupprimerGeargies
Moi je ne dis rien. C'est de la littérature de bande-petit, tout ça.
RépondreSupprimerSuzanne,
RépondreSupprimerChut ! Vous ne savez pas que le mot "petit" est prohibé ici ? Vous allez encore vexer Didier.
Nicolas,
Cette fois c'est pas moi qui ai gaffé hein.
Marie-Georges : j'ai dit en commentaire, sur un autre billet de cet estimable blog, tout l'avantage des petites bites...
RépondreSupprimerMais non, mais non.
RépondreSupprimerGeargies : oui, c'est vrai que... "On a tous quelque chose en nous de Léautaud " ! Mais Léautaud n'est jamais "truculent", il me semble.
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