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À la maison, c'est ma compagne qui s'occupe de la lessive. Jusque là, rien d'extraordinaire, nous nageons en pleine banalité tant il est vrai que la féminité trouve éternellement et de tout temps, dans le soin apporté au textile, de quoi satisfaire sa tendance naturelle à la passion du vêtement.
A moins qu'il ne s'agisse de cette autre tendance, elle aussi bien connue chez la femme, qui consiste à aimer soigner et qui la pousse, bien plus que de raison, à remettre sur pieds les petits oiseaux blessés car chus du nid et à se déguiser en infirmière de CHU afin de s'exercer à la pratique médicale auprès d'une clientèle tout à fait particulière.
— Oh ! Il a une grosse tension, le monsieur. Il va falloir le soulager…
Bref, disais-je avant d'être interrompu par cette discursion intempestive, chez nous, c'est à elle qu'échoit la corvée de linge et donc d'apparier et de replier les chaussettes avant de les ranger à l'emplacement prévu à cet effet. Hors de question pour moi lorsque le matin déjà rayonne de toute sa splendeur et que m'appelle au dehors, la lourde charge d'aller gagner l'argent du ménage, de devoir m'enquérir à travers toutes les pièces de l'appartement, du lieu où trouver de quoi chausser mes pieds altiers et la quintessence de mes orteils.
[Note personnelle pour Suzanne : je sais ce qu'est la quintessence. Il s'agit ici de s'amuser de la proximité linguistique de la quinte à cinq éléments et de la beauté naturelle de mes arpions !].
L'autre matin, l'appétit aiguisé par la magnificence de la bruine matinale qui recouvrait Bruxelles, exerçant mon goût certain en matière vestimentaire, je me saisis d'une paire de chaussettes au hasard au sortir de la douche que je prends nu et chaude. Attentif et tendu pour bien enfiler les bienheureuses élues, je constate alors qu'elles sont absolument dépareillées, l'une aussi bleue que l'autre est grise.
Si je suis en matière d'art pour une recherche d'esthétique d'avant garde, j'avoue une certaine frilosité quant à l'harmonisation de mes atours. Mes petons sont comme les deux sœurs jumelles d'un même miroir et les faire ainsi dissembler ne pourrait que leur offrir au chaud, sept ans d'un malheur certain.
Je m'apprêtais à réveiller la bienheureuse qui, malgré l'aube bien avancée, restait endormie profondément afin de lui faire part de ma mâle déception quand il me revint à l'esprit qu'en matière de rangement des chaussettes, nos techniques diffèrent totalement. Je me saisis de l'une et l'autre ensemble et les roule conjointement pour en former une sorte de boule tandis qu'elle exécute je ne sais quel geste gracieux des mains pour parvenir à un résultat tout à fait plat.
Les résultats en la matière sont impossibles à confondre et il est aisé d'en identifier l'exécutant. Or, la paire objet de mon choix était sphérique et le produit de mon action. Voilà qui démontre définitivement la supériorité des femmes pour ce qui est de s'occuper du linge et apporte un argument supplémentaire pour ne jamais tenter de les en priver…
À la maison, c'est ma compagne qui s'occupe de la lessive. Jusque là, rien d'extraordinaire, nous nageons en pleine banalité tant il est vrai que la féminité trouve éternellement et de tout temps, dans le soin apporté au textile, de quoi satisfaire sa tendance naturelle à la passion du vêtement.
A moins qu'il ne s'agisse de cette autre tendance, elle aussi bien connue chez la femme, qui consiste à aimer soigner et qui la pousse, bien plus que de raison, à remettre sur pieds les petits oiseaux blessés car chus du nid et à se déguiser en infirmière de CHU afin de s'exercer à la pratique médicale auprès d'une clientèle tout à fait particulière.
— Oh ! Il a une grosse tension, le monsieur. Il va falloir le soulager…
Bref, disais-je avant d'être interrompu par cette discursion intempestive, chez nous, c'est à elle qu'échoit la corvée de linge et donc d'apparier et de replier les chaussettes avant de les ranger à l'emplacement prévu à cet effet. Hors de question pour moi lorsque le matin déjà rayonne de toute sa splendeur et que m'appelle au dehors, la lourde charge d'aller gagner l'argent du ménage, de devoir m'enquérir à travers toutes les pièces de l'appartement, du lieu où trouver de quoi chausser mes pieds altiers et la quintessence de mes orteils.
[Note personnelle pour Suzanne : je sais ce qu'est la quintessence. Il s'agit ici de s'amuser de la proximité linguistique de la quinte à cinq éléments et de la beauté naturelle de mes arpions !].
L'autre matin, l'appétit aiguisé par la magnificence de la bruine matinale qui recouvrait Bruxelles, exerçant mon goût certain en matière vestimentaire, je me saisis d'une paire de chaussettes au hasard au sortir de la douche que je prends nu et chaude. Attentif et tendu pour bien enfiler les bienheureuses élues, je constate alors qu'elles sont absolument dépareillées, l'une aussi bleue que l'autre est grise.
Si je suis en matière d'art pour une recherche d'esthétique d'avant garde, j'avoue une certaine frilosité quant à l'harmonisation de mes atours. Mes petons sont comme les deux sœurs jumelles d'un même miroir et les faire ainsi dissembler ne pourrait que leur offrir au chaud, sept ans d'un malheur certain.
Je m'apprêtais à réveiller la bienheureuse qui, malgré l'aube bien avancée, restait endormie profondément afin de lui faire part de ma mâle déception quand il me revint à l'esprit qu'en matière de rangement des chaussettes, nos techniques diffèrent totalement. Je me saisis de l'une et l'autre ensemble et les roule conjointement pour en former une sorte de boule tandis qu'elle exécute je ne sais quel geste gracieux des mains pour parvenir à un résultat tout à fait plat.
Les résultats en la matière sont impossibles à confondre et il est aisé d'en identifier l'exécutant. Or, la paire objet de mon choix était sphérique et le produit de mon action. Voilà qui démontre définitivement la supériorité des femmes pour ce qui est de s'occuper du linge et apporte un argument supplémentaire pour ne jamais tenter de les en priver…
J'ai trouvé les chaussettes de M'sieur Poireau ici :
RépondreSupprimerhttp://www.youtube.com/watch?v=uOLgEyZA4Nw
seulement pour ceux qui ont gardé un coeur d'enfant plein d'humour...
Mr Poireau, et face au naturel que pouvons-nous ?
RépondreSupprimerJeffanne : quel courage ce jean d'homme quand même ! Ça va plutôt dans le sens de ma théorie, non ?
RépondreSupprimerFace au naturel ? Fuyons au galop et revenons par la fenêtre…
;-)))
Je te le confirme, tu es incapable de replier correctement des chaussettes... la preuve est 'fête'... ;-)
RépondreSupprimerLaissons la lessive aux dames. Allez, bonne journée, j'amène Marge au lavoir.
RépondreSupprimerMademoiselle Ciguë : heureusement que tu es là pour prendre en charge cet emballage ! :-))
RépondreSupprimerHomer : Oui ! Ne nous mêlons pas de ces affaires et laissons-les laver et trier ! Nous ne savons pas…
:-))
billet plein d'humour avec un tres jolie maniere de jouer sur les mots.
RépondreSupprimeren resumé dison que le billet comme la conclusion sont excelents ^^
Myu : merci ! :-))
RépondreSupprimer@ M'sieur Poireau,
RépondreSupprimerJ'aurais aimé développé plus le sujet !!!
mais... quelquefois, le sujet se laisse distancer par des impondérables...
excuse !!!!
Oui, pour ta théorie, n'allions-nous pas dans le même sens ? ils sont quelquefois courageux "les mecs" pour sauver "à leur corps défendant" une "jolie petite chaussette"
et puis c'est amusant ce que tu dis " faites des paires" à quelques jours de la "fête des pères"